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mardi 20 mai 2014

Des étudiants caillassent le véhicule d’un doyen et saccagent plusieurs bâtiments du campus

LIBREVILLE (AGP)- Un groupe d’étudiants a fortement perturbé lundi les cours à l’Université Omar Bongo (UOB) de Libreville, en brisant à coup de projectiles le véhicule du doyen de la faculté de droit et des sciences économique et saccagé plusieurs bâtiments du campus de l’institution universitaire.
 
 
 
 
Selon le doyen de la faculté de droit et des sciences économiques, le groupe de ces étudiants était mené par Firmin Oloui, qui est traduit en conseil de discipline suite une précédente grève.
M. le doyen a indiqué que l’étudiant Oloui et ses compères ont tenté par la force à empêcher un examen de rattrape que passaient certains étudiants, ajoutant qu’ils ont eu (les étudiants et les enseignants) la vie sauve grâce une intervention d’un contingent de la gendarmerie nationale stationnée à l’entrée de l’université.
Le doyen de la faculté de droit et des sciences économiques a également déclaré qu’un étudiant gréviste est actuellement gardé à vue à la gendarmerie. Il a été trouvé en possession d’un sac contenant une barre de fer et des nombreux cailloux.
Face à cette situation de tension à l’UOB, un enseignant a déclaré qu’ils ne dispenseront plus les cours tant que la quiétude ne serait pas revenue sur le campus universitaire.
L’étudiant Firmin Oloui qui a déjà été condamné à plus d’un mois de prison ferme avec certains de ces camarades, est un militant actif de l’Union nationale (UN), un parti politique dissout. Il a été colistier de la candidate indépendante Chantal Gondjout Myboto lors des dernières élections locales de décembre dernier.

Présidentielle 2016 : le PDG ouvre les hostilités

Alors que la population attend que les hiérarques du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) apportent des solutions concrètes en vue d’appuyer la mise en place du Pacte social et donc lutter efficacement contre la pauvreté et la précarité qui l’accable, c’est plutôt à un autre son de cloche qu’elle a eu droit ce weekend : l’appel à la candidature du président de la République pour l’élection présidentielle prévue en 2016.
Meeting du PDG à rio (Libreville) en octobre 2011. © gabon-pdg.org
Meeting du PDG à rio (Libreville) en octobre 2011. © gabon-pdg.org

A plus de 16 mois de 2016, le PDG semble avoir définitivement pris l’option de se lancer dans la bataille pour l’élection présidentielle qui devrait, en principe, se tenir cette année-là. A l’occasion des réunions provinciales du Conseil national de cette formation politique qui se sont tenues dans les neuf principales villes du pays, les PDGistes se sont plutôt mobilisés pour mettre sur pied des stratégies devant leur permettre de contrer l’opposition gabonaise qui, elle-même, est depuis quelques semaines sur le terrain.
En effet, on a également eu droit ces dernières semaines à des concertations entre les démissionnaires les plus importants du PDG, en l’occurrence Jean Ping et Jacques Adiahénot, et les leaders de l’Union nationale (UN, principal parti de l’opposition dissous) et quelques autres acteurs politiques non moins négligeables de ce bord politique. Pour eux aussi, il a également été question d’élaborer les voies et moyens pour obtenir un candidat unique et unanime pour la prochaine grande échéance politique du pays, mais surtout de se solidariser à cet effet. Autrement dit, tous les camps vont du principe qu’une élection se prépare des années à l’avance.
Même si le PDG qui dirige le Gabon depuis plus de 45 ans semble avoir intégré la donne, il n’en demeure pas moins que le parti au pouvoir n’arrive pas à changer de donne et surtout à s’adapter aux évolutions du moment. Les réunions provinciales du Conseil national auraient, selon les observateurs, été le lieu de pousser davantage à la mobilisation, en passant un message réconciliateur, fédérateur et en expliquant, au mieux, les dernières annonces du chef de file de cette force politique, Ali Bongo, qui ont pour vocation de réduire la pauvreté en luttant contre le chômage des jeunes, en prônant l’autonomisation des femmes, l’accès aux soins de santé, à l’éducation, à la formation et à l’emploi pour les jeunes. Un programme de charme pour la dernière ligne droite, pourrait-on dire.
Or ce qui est finalement à retenir, c’est que l’on a remis au goût du jour, une vieille pratique de ce parti, consistant pour les militants à payer la caution du candidat du parti à l’élection présidentielle, comme pour l’obliger à y prendre part s’il ne le voulait pas. Les cadres du PDG de la Ngounié emmenés par Yves Fernand Manfoumbi, Guy Bertrand Mapangou, Léon Nzouba, ont en effet remis le dimanche 18 mai 2014, par anticipation, au secrétaire général adjoint de ce parti, Claude Dibady Mayla, la somme de 10 millions de francs CFA équivalente à la caution que déboursera, Ali Bongo Ondimba s’il se portait candidat à la prochaine élection présidentielle prévue en 2016. «Cette caution est versée par l’ensemble des militants pour pousser, encourager et demander» au chef de leur parti de se porter candidat à la présidentielle de 2016, a souligné Guy Bertrand Mapangou comme s’il leurr était revenu qu’Ali Bongo pourrait refuser de se porter candidat à sa propre succession.
Mais au regard de la résurgence de méthodes un tantinet obséquieuses et datant de l’époque Omar Bongo, les remarques et les critiques ne manquent surtout lorsque l’on sait que le chef de l’Etat s’est positionné depuis le début de sa prise de fonction en 2009 comme l’homme de la rupture avec les vielles pratiques et méthodes. «Voilà ce que savent faire les PDGistes. Amuser la galerie pendant que le peuple continue de vivre la galère. Au lieu de réfléchir sur les solutions à proposer à leur distingué camarade président pour satisfaire les besoins des populations de l’arrière pays, les conclusions des travaux de leurs conseils provinciaux aboutissent à la constitution d’un pactole pour la caution de leur candidat naturel. Le ton a été donné par les nouveaux riches de la Ngounié. Qui leur a dit que les candidatures sont ouvertes et que le trésor attend déjà le paiement des cautions?», s’est étonné un internaute de Facebook.
Et dans le même sens, un jeune du lycée de Montalier de se demander, en apprenant cette nouvelle dans un journal le lundi 19 mai, «si cet argent ne pouvait pas servir à la réfection de la voie, en piteux état, menant à notre établissement». Comme lui, beaucoup d’autres citoyens trouvent à redire sur cette méthode qui méritait d’être reléguée aux calendes grecques. Quoi qu’il en soit, par ce message, on peut aisément percevoir la volonté des caciques du PDG de faire en sorte que leur champion brigue un deuxième mandat. «Le ballon n’est donc plus au centre et c’est aux meilleurs joueurs d’en savoir user».

Le général Ntumpa Lebani «va bientôt parler»

Que dira-t-il plus de 18 mois après sa sortie de prison ? Telle est la question qui taraude les esprits au Gabon après la publication, le lundi 19 mai 2014, par le bimensuel La Nation, d’une interview de l’épouse du général Jean Philippe Ntumpa Lebani, qui a passé trois ans en prison après son inculpation pour avoir fomenté un coup d’État. La dame revient sur la vie de son époux un an et demi après sa sortie de prison et ses démarches pour sa réhabilitation.
Jean-Philippe Ntumpa Lébani avant sa disgrâce. © G.R.
Jean-Philippe Ntumpa Lébani avant sa disgrâce. © G.R.

En annonçant au peuple gabonais que le général Jean Philippe Ntumpa Lebani, qui a passé trois ans en prison après son inculpation pour avoir fomenté un coup d’État, se porte bien, la son épouse s’inquiète tout de même des conditions de vie qui ont suivi la libération de l’ancien secrétaire général du Conseil national de sécurité, alors que certains confrères l’avait annoncé réhabilité et en stage. «Nous sa famille, nous sommes rapidement rendus compte qu’il s’agissait d’une liberté de façade (…) Je suis loin de dire que le général jouit de toutes ses libertés. Il vit plutôt en résidence surveillée», affirme-t-elle avant de soutenir que la famille vit plutôt «une situation indescriptible».
Pourtant on avait alors pensé qu’aussitôt remis en liberté le vendredi 19 octobre 2012, à la suite d’une grâce présidentielle, l’homme allait enfin entrer dans ses droits ou du moins être réhabilité, ce que les confrères de La Lowé avaient d’ailleurs annoncé il y a quelques semaines, la réaction de Mme Ntumpa est claire : «Le général Ntumpa n’a jamais été admis en stage et encore moins réhabilité». La Première dame du Gabon, Sylvia Bongo, avait été sollicitée en vue de bons office, mais «depuis lors rien n’a été fait. C’est le silence total du côté de la Sablière», indique l’épouse de l’ancien général de la Garde républicaine.
Face à cette situation qui commence à perdurer, Mme Ntumpa Lebani annonce que son mari «va bientôt parler» et qu’il «sera obligé de sortir de son silence». Une telle sortie viendrait en rajouter au malaise qui frappe le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) dont Philibert Andzembé, un ressortissant de la même province que le président de la République et Ntumpa Lebani, vient de se démarquer.
Après trois ans et un mois d’incarcération, Jean Philippe Ntumpa Lebani a été remis en liberté, le 19 octobre 2012, soit onze mois avant son échéance finale. Il avait été condamné, pour atteinte à la sûreté de l’État, à sept ans de prison ferme, dont deux avec sursis. Incarcéré le 3 septembre 2009, Ntumpa Lebani, initialement accusé de «tentative d’atteinte à la sûreté de l’État» avec cinq coprévenus, a été jugé du 21 février au 11 mars 2011, pour «complot» pendant la transition qui a suivi la mort du président Omar Bongo Ondimba en juin 2009. Ce «complot», élaboré à l’insu de son bénéficiaire pressenti, aurait visé à placer Ali Bongo Ondimba au pouvoir.
Lors de son procès, Jean-Philippe Ntumpa Lebani a révélé que le président Omar Bongo avait choisi d’être remplacé à la tête de l’État par son fils Ali Bongo. Voyant que Rose Francine Rogombé, présidente de la République par intérim, pouvait fausser cette volonté et que les sondages commandés par le pouvoir n’étaient pas en faveur d’Ali Bongo, le général avait envisagé un scénario «à la togolaise», mais, ayant eu tout le mal du monde à rencontrer Ali Bongo, il en serait resté au stade de l’idée. Il a ensuite clamé son innocence lors d’une audience de plus de deux heures devant la Cour.
Âgé de 54 ans, Jean-Philippe Ntumpa Lébani est connu notamment pour avoir servi comme attaché de défense près l’ambassade du Gabon à Paris entre 2002 et 2006. Que pourra-t-il donc révéler, s’il venait prochainement à «parler», ainsi que vient de l’annoncer sa femme ?
sources: Gabonreview.com