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jeudi 26 novembre 2020

État d’urgence sanitaire : le gouvernement prolongerait jusqu’au 14 décembre

Adoptée en Conseil des ministres le 2 octobre dernier, la prorogation de l’état d’urgence sanitaire visant à lutter contre la pandémie du coronavirus au Gabon a été validée par l’Assemblée nationale et le Sénat un jour après. Les élus avaient accordé 45 jours supplémentaires aux autorités qui, quelques semaines plus tard, bien qu’en les allégeant quelque peu avaient décidé du maintien de la plupart des mesures de restriction. 

Sauf que depuis le 15 novembre dernier, la fermeture des établissements de loisir, le port obligatoire du masque, la réduction du nombre de personnes dans les taxis, le couvre-feu, etc. ne reposent plus sur aucun fondement légal. Pis, le gouvernement qui fait fi de ne pas constater l’illégalité du maintien de ces mesures de restriction ne semble pas pressé d’aller à nouveau vers les élus pour solliciter une énième prorogation de l’état d’urgence sanitaire. 

Sans nul doute par crainte de se voir refuser cette nouvelle prorogation. D’autant que plusieurs députés et sénateurs, y compris au sein de la majorité, ont commencé à exprimer plus ou moins ouvertement quelques doutes sur la nécessité de poursuivre la lutte contre le Covid-19 par des restrictions souvent peu suivies de véritables accompagnements de la part du gouvernement. C’est le cas pour les établissements de loisir abandonnés à eux-mêmes depuis plus de huit mois. Selon des indiscrétions relayées par les médias proches de la présidence de la République, la fin de la période de prorogation accordée par le Parlement serait prévue pour le 14 décembre prochain, soit 10 semaines après le vote au Parlement, alors qu’elle aurait normalement dû durer un peu plus de 6 semaines.

 La raison évoquée par les soutiens de cette prorogation est pour le moins étonnante : le décompte des 45 jours supplémentaires accordés par les élus n’a pas commencé le jour du vote, mais plutôt le jour de la publication, dans le Journal officiel, de cette nouvelle modification de la loi. Si l’on s’en tient à cette logique, la publication dans le Journal officiel de l’accord de prorogation par le Parlement est donc intervenue le 30 octobre, soit près d’un mois après le vote à l’Assemblée nationale et au Sénat.

jeudi 19 novembre 2020

Taskforce sur la dette intérieure : Jessye Ella Ekogha annonce des sanctions

400 milliards de francs CFA de fausse dette intérieure et des têtes qui devraient tomber : voilà en substance le message du nouvel échange ayant eu lieu, le 17 novembre, entre les journalistes et le Conseiller spécial du président de la République, porte-parole de la présidence, Jessye Ella Ekogha, dans le cadre d’un petit déjeuner de presse consacré à la taskforce présidentielle sur la dette intérieure.

Si la taskforce mise en place à la présidence de la République pour auditer la dette intérieure de l’Etat n’a pas encore fini de révéler ses secrets, il reste que le Palais du bord de mer multiplie les campagnes d’information pour mieux expliquer les tenants et les aboutissants de la démarche présidentielle. Dans ce sens, le porte-parole de la présidence, Jessye Ella Ekogha, s’est entretenu, le 17 novembre, avec les journalistes de plusieurs médias pour expliquer le bien- fondé de cette initiative. «Le but de cette taskforce était très simple. On avait une dette qui était de 700 milliards et on voulait avoir la dette réelle. Cette dette réelle, l’objectif final, c’est de pouvoir la valider et surtout de pouvoir l’apurer.

 C’est pour cela que toutes les dettes de moins de 70 millions ont été validées et l’Etat a décaissé 4 milliards de francs CFA pour les entreprises», a expliqué le porte-parole de la présidence. L’Etat a été grugé Pour lui, cela constitue une bouffée d’oxygène pour les entreprises notamment en cette période de crise économique et de Covid-19. «Pour ces entreprises, c’est une bonne bouffée d’air. 

Cela évite pour certaines la suppression d’emplois, pour d’autres de mettre la clé sous le paillasson et pour d’autres encore de pouvoir réinvestir et se repositionner sur d’autres marchés», a-t-il apprécié. Et de rappeler que la différence entre ce nouvel audit de la dette intérieure et les autres audits antérieurs est qu’il a permis aux équipes en charge de ce travail de vérifier, sur le terrain et sur les documents, si le travail commandé a été véritablement fait et dans les normes prescrites. Après vérification, le constat est sans appel : l’Etat a été grugé. Des entreprises ayant eu des bons de commande de 2 milliards de francs CFA, par exemple, se sont retrouvées à percevoir plusieurs autres milliards au-dessus du montant initial, alors que le travail n’a pas été exécuté. «Il y a des entreprises qui devaient faire des routes avec deux voire trois couches de bitume, mais elles n’en n’ont mis qu’une seule couche et ont été payées», a fait savoir le porte-parole de la présidence. Ces entreprises seront sanctionnées pour n’avoir pas respecté le cahier des charges initial. 

 Comment expliquer ces écarts qui cristallisent 70% de la dette intérieure ? Le Conseiller spécial du président de la République reconnaît qu’il y a des complicités aussi bien dans la haute administration que dans la sphère politique. Toutefois, a-t-il indiqué, il reviendra à la justice d’établir les responsabilités. Renforcer le dispositif de contrôle Dès lors, a-t-il fait savoir, des plaintes seront déposés. 

L’Agence judiciaire de l’Etat va saisir la justice, tout comme le procureur de la République pourra également s’autosaisir afin de mener les enquêtes visant à faire définitivement la lumière sur cette affaire qui défraie la chronique dans le pays. Jessye Ella Ekogha rappelle que le but de cette opération voulue par le président Ali Bongo est de faire en sorte que l’argent de l’Etat serve à quoi il a été décaissé et au profit de la population. Il n’est donc plus question que les entreprises seules justifient leur travail effectué en déposant simplement des documents pour vérification. Elles seront payées en fonction du travail fait et en conformité avec les exigences notées dans le bon de commande. Et pour éviter que de telles pratiques se répètent, il y aura «un renforcement du dispositif institutionnel avec des procédures et des contrôles plus renforcés et accrus», avec la mise sur orbite de la Direction générale des marchés publics (DGMP), de l’Agence nationale de vérification et d’audit (Anva) et de l’Agence nationale d’investigation financière (Anif).

Résurrection des cantines scolaires : Mouguiama Daouda s’en souvient 11 ans plus tard

Poste par Griffin Ondo Nzuey / 18 novembre, 2020 TATIE Si la plupart avaient dû fermer pour des raisons liées particulièrement à l’accumulation des dettes et du peu d’intérêt accordé par le gouvernement, les cantines scolaires devraient bientôt rouvrir dans une douzaine de lycées à travers le Gabon. Le ministère de l’Éducation nationale semble s’être souvenu des objectifs fixés par le PSGE et l’une des recommandations des états généraux de l’Éducation en matière d’alimentation à l’école. S’étant visiblement rappelé des objectifs déclinés dans le PSGE et des recommandations des états généraux de l’Education de 2010, Pr Patrick Mouguiama Daouda (lunettes) envisage de revitaliser les cantines scolaires dans 12 lycées du Gabon Fermées dans la plupart des établissements publics du pays depuis des années pour diverses raisons, les cantines scolaires vont pouvoir rouvrir leurs portes aux élèves dans 12 lycées, dont 4 pour la seule province de l’Estuaire, à savoir : le lycée national Léon Mba, le lycée Paul Indjendjet Gondjout, le lycée technique national Omar Bongo et le lycée technique de Bikélé. C’est, en tout cas, le projet du ministère de l’Éducation nationale qui, par l’entremise de la Direction générale des œuvres scolaires (DGOS), vient de lancer un avis à manifestation d’intérêt adressé aux restaurateurs. Ce projet qui concerne aussi les lycées Eugène Marcel Amogho (Franceville), Charles Mefane (Lambaréné), Jean Jacques Bouckavel (Mouila), Nazaire Boulingui (Tchibanga), Alexandre Samba (Ogooué-Ivindo), Stanislas Migolet (Koula-Moutou), Joseph Ambourouet Avaro (Port-Gentil) et le lycée Richard Nguema Bekale (Oyem) est censé répondre aux objectifs fixés par le Plan stratégique Gabon émergent (PSGE) élaboré plus de 10 ans plus tôt. De même, les autorités entendent matérialiser enfin une des résolutions des états généraux de l’Éducation de 2010. «La nouvelle vision de l’éducation accorde une place centrale à l’action de développement des infrastructures scolaires et à la qualité de l’Education qui passe notamment par l’amélioration des conditions de scolarisation et d’apprentissage des élèves. Parmi les défis à relever, figure la problématique liée à la restauration scolaire. L’enjeu est de déterminer un niveau d’exigences et de recommandations pour la restauration scolaire au sein des collèges et des lycées, visant une meilleure nutrition et une meilleure santé pouvant favoriser un meilleur accès à l’éducation et de meilleurs résultats scolaires», justifie la DGOS. Selon l’avis d’appel à manifestation d’intérêt publié ce mercredi 18 novembre dans le quotidien L’Union, les autorités gabonaises précisent qu’au sein des établissements choisis pour accueillir les cantines rénovées, les prestataires auront pour mission de nourrir «un grand nombre d’élèves» et des personnels des établissements secondaires, en leur offrant «une restauration collective à caractère social». Il s’agira spécifiquement, précise-t-on, de vendre des produits de consommation alimentaires à l’exclusion des produits manufacturés, de vendre des boissons fraiches non alcoolisées et de mettre à disposition des établissements des équipements et du mobilier si besoin. © Gabonreview