Interpelés par la situation «très préoccupante» de leur entreprise, plusieurs employés de Total Gabon,
réunis en un collectif, se sont récemment inquiétés de la poursuite de
la grève de l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep),
dans un contexte marqué par une chute importante du prix du baril de
pétrole (de 100$ à 50$). Si cette conjoncture est loin d’être leur seul
regret, il se trouve que depuis le lancement de la grève, l’opérateur
pétro-gazier «n’arrive plus à maintenir son niveau habituel de production»
qui s’élève désormais à 40 000 b/j au lieu des 60 000 b/j produits il y
a encore un mois. Selon certains employés, cette situation nécessite
que les grévistes prennent conscience des «conséquences dramatiques» sur l’entreprise. Aussi, invitent-ils leurs collègues en grève à reconsidérer leur mouvement et à reprendre la production.
Pour
ce collectif qui ne nie pas le bien-fondé des revendications ayant
conduit à la grève, un fait permet de motiver sa démarche : «Il a été démontré que seule notre entreprise est actuellement impactée par cette grève». «En
dehors du sujet sur la CNAMGS qui concerne l’ensemble des travailleurs
gabonais, il n’existe pas de points spécifiques à notre entreprise
pouvant justifier que nous soyons les seuls opérateurs à en subir aussi
sévèrement l’impact», indique le collectif. Au regard du silence
voire du refus opposé à sa demande par le bureau national de l’Onep et
la plupart des directeurs du personnel, le collectif, qui affirme avoir
le soutien d’un nombre conséquent d’employés de Total Gabon, a lancé une pétition, le 7 janvier courant, qui «traduit
l’engagement ferme de la majorité du personnel à reprendre le travail
afin de retrouver rapidement le niveau de production de (leur) société,
et de cesser de mettre en péril (leur) outil de travail et (leurs)
emplois dans un contexte aussi difficile».
Nul doute que ce positionnement des employés de Total Gabon ne
plaise pas à Paul-Aimé Bagafou, secrétaire général de l’Onep, qui y
verrait un moyen de fragiliser son mouvement. Pourtant, si le collectif
tient au retour des employés dans les unités de production, c’est parce
que, estime-t-il, il s’agit de la vie de l’opérateur et davantage de
leur situation personnelle. D’autant que la direction des ressources
humaine de Total Gabon a
rappelé, le 9 janvier 2015, dans une note qu’en cas de grève, les
contrats de travail des employés sont suspendus conformément à la
législation en vigueur, avec une incidence sur les règles de pointage.
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