Alors que l’opposition et le
pouvoir se rejettent la responsabilité des dernières violences post-électorales, le vice-Premier ministre en charge de l’Habitat a
tranché dans le vif, dans une récente interview à Africa N°1 : «Le monde doit savoir que les violences ont été préparées par l’opposition, dont Jean Ping».
Bruno Ben Moubamba va-t-il s’attirer les
foudres de l’opposition? Certainement, si l’on tient compte de sa
dernière interview à la radio panafricaine Africa N°1. Le 30 juin
dernier en effet, le vice-Premier ministre en charge de l’Habitat n’y
est pas allé de main morte: «Les grands opposants qui se sont
présentés aux élections avaient un plan de violences. Moi-même j’ai
failli être associé à cela. Raison pour laquelle je me suis retiré et
que je n’ai pas soutenu le candidat unique puisqu’un plan de violences
était prévu».
Et Bruno Ben Moubamba de soutenir, en effet, que Jean Ping et quelques-uns de ses collaborateurs avaient un plan de violences. «Je
ne voulais pas m’associer à ce genre de choses. Si les gens sont morts
au Gabon, c’est aussi en partie de la faute de la manipulation d’une
certaine opposition qui a laissé penser que ça y est, on allait arriver à
cette chose, Ali Bongo allait partir», a-t-il déclaré.
Plongé dans le bain de la dernière
élection présidentielle, l’ancien candidat croit savoir comment ces
violences ont été préparées. «J’ai eu l’occasion d’en savoir énormément», a-t-il souligné avant d’affirmer: «C’est-à-dire que des jeunes ont été drogués avec du chanvre. On leur a proposé de l’argent».
«On pouvait brûler, détruire des
édifices alors que ce n’était qu’un sacrifice de générations ou de
jeunes parce que les forces de l’ordre ont réagi brutalement. Les
responsabilités sont partagées», a encore ajouté Bruno Ben Moubamba, insistant une nouvelle fois sur son auto-retrait de ces manœuvres. «Moi-même j’aurais pu être manipulé dans un schéma de violences. Sauf que j’ai eu plus de lucidité», a-t-il conclu.
Si l’opposition et le principal concerné
ne se sont pas encore prononcés sur cette sortie du membre du
gouvernement, cette interview est d’ores et déjà vivement commentée au
sein de l’opposition. Pour beaucoup, en effet, Bruno Ben Moubamba
cherche simplement à redorer son blason au sein du gouvernement, après
ses virulentes déclarations contre le parti au pouvoir, suite au rejet
par l’Assemblée nationale, de l’ordonnance fixant son «nouvel ordre
urbanistique».
Par ailleurs, la sortie de Bruno Ben
Moubamba est intervenue quelques jours après l’annonce d’une juge
d’instruction française d’enquêter sur d’éventuels crimes contre
l’humanité perpétrés lors des violences postélectorales au Gabon, après
la victoire controversée d’Ali Bongo à la présidentielle de 2016.
Source: Gabonreview
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Votre commentaire ici